Le Tops de Laval ferme ses portes

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Demain soir sera le dernier party à vie du légendaire Tops de Laval. La question qui vient en tête de tout le monde est simple; pourquoi?

Afin d'éclaircir un peu ce mystère, sachez d'abord ceci: non, ce n'est pas un manque d'achalandage, non, ce n'est pas une clientèle diminuante et non, ce n'est surtout pas le Moomba ou le Pearl qui est venu voler la banque de clients. Il ne s'agit pas d'une histoire commune de club qui baisse en popularité ou quoi que ce soit comme c'est (trop souvent) le cas dans le milieu.

En fait, le complexe du Top de Laval est une entreprise aux champs multiples qui inclus entre autres le restaurant Onyx (grillades et sushis), le lounge 1545 (bar 30 ans +), le Hippo-Club (salon de paris sur courses de chevaux), le Foxy's (bar sur le toit du Tops), le cinéma Tops (cinéma à prix réduit) et le Tops Supper-Club (une légende du night-life à Laval). Surtout, le Tops est d'abord et avant tout une entité, une compagnie, une entreprise. Derrière ce rouage immense qui prend presque la moitié du boulevard Le Corbusier coté sud se cache un homme, un promoteur, un riche personnage dorénavant connu des médias, Tony Accurso.

Tony Accurso est un promoteur multi-disciplinaire propriétaire ou haut dirigeant de plusieurs entreprises, surtout concentrées en construction, dont Constructions Louisbourg, Louisbourg Pipeline, Louisbourg SBC, Constructions Gastier, Hyprescon, Constructions Marton, Colacem et les Ciments Lavallée Cemco. Au cours de sa carrière, Antonio Accurso côtoie et fait des dons à des représentants de plusieurs partis politiques du Québec tels le Parti Québécois, le Parti libéral du Québec et l'Action démocratique du Québec. Parmi ces rencontres, on peut noter l'ancien ministre du travail David Whissell et l'ancien ministre péquiste Guy Chevrette. Ami avec Louis Laberge, le fondateur du Fonds de solidarité FTQ, les entreprises d'Accurso ont cumulé entre 114 et 250 millions de dollars canadiens en subventions de la part du Fonds de solidarité.

À la suite de la diffusion du reportage Le fonds sous influence à l'émission Enquête le 24 septembre 2009, Accurso poursuit pour 2,5 millions de dollars le journaliste Alain Gravel et la Société Radio-Canada pour atteinte à sa vie privée et à sa réputation. En novembre 2009, Accurso avoue juridiquement que les faits présentés par le reportage de Gravel sont vrais. La nouvelle devient publique le 15 juillet 2010. Après la diffusion du reportage Les voisins de Saint-Léonard à l'émission Enquête le 11 novembre 2010, les avocats d'Accurso envoient une mise en demeure à la SRC, donnant à cette dernière 24h pour retirer ses allégations. Selon cette mise en demeure, « La Société Radio-Canada a porté gravement atteinte tant à la réputation qu'à la vie privée de M. Accurso en échafaudant des théories, peut-être accrocheuses pour son auditoire, mais mal fondées ».

Après une enquête interminable, le 6 Décembre 2010, 2 entreprises de Tony Accurso sont accusées de fraude envers la FTQ et ce n'est qu'un début. Au fil du temps et des enquêtes, Tony Accurso accumule les chefs d'accusation et les fraudes comme des bonbons un soir d'Halloween. Ainsi, le promoteur multi-millionaire se retrouve endetté de plusieurs dizaines de millions de dollars pour être coupable de fraudes un peu partout, ainsi, le compexe du Tops de Laval est vendu aux fonds de solidarité de la FTQ afin de pouvoir remettre une partie des sommes dues aux fonds et à la caisse de dépôt du mouvement Desjardins.

Cette nouvelle est un choque immense dans le monde du night-life, mais comme la fermeture n'est pas en lien avec la notoriété du complexe, il n'est pas exclu que le complexe ou du moins le club réouvre sous une nouvelle entité, mais il est encore trop tôt pour savoir ce que l'avenir apportera. Sur une note personnelle, je souhaite que la discothèque réouvre sous peu, car le chum Jeff Lauzon le mérite bien.
DJ - Producteur - Remixeur - Animateur
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